lundi 21 janvier 2008

Centenaire de Max Bill

J'ai visité la double exposition Max Bill à Winterthour au musée des beaux-arts et au musée des arts décoratifs. Max Bill (1908 – 1994) est une personnalité aux multiples facettes qui a abordé tous les domaines de la création artistique et architecturale en poursuivant pourtant toujours les mêmes préoccupations. Son œuvre pictural notamment reste déconcertant, car on ne trouve pas ce que l’on rencontre dans une rétrospective d’un autre artiste, fût-il abstrait: Le cheminement d’une expression personnelle. Tant il explore à chaque fois de nouvelles possibilités, de nouvelles combinaisons. Il affirme ainsi un immense liberté et une énergie extraordinaire qui se renouvellent constamment. En plus du catalogue de l’exposition un recueil des textes de l’artiste est publié par son fils à cette occasion.

Il est bon d’y plonger quelques instants on s’aperçoit que les réflexions de Bill allaient à l’encontre de certaines conceptions du design. (max bill funktion und funktionalismus schriften 1945 – 1988 benteli, 2008). Par exemple p. 161 un exposé en français tenu au congrès d’esthétique industrielle en 1963, intitulé « de la camelote qui coûte cher » « …c’est l’homme, je ne cesserai de le répéter, c’est le consommateur que nos efforts doivent servir, c’est à lui que nous devons penser chaque fois que nous créons un objet, quel qu’il soit. Si telle est sa fonction dans la société, le « gestalter » est donc responsable non seulement envers le client, c’est-à-dire l’industrie (le producteur), mais aussi, et surtout envers l’homme (le consommateur). Il n’est certes pas inutile de le rappeler de temps à autres, car il est compréhensible, il est même tout à fait naturel que là où la galette sourit, la morale baisse le nez….j’estime en effet complètement gratuit d’inventer chaque année une nouvelle mode, un nouveau styling, pour le seul plaisir d’enrichir les « waste makers ». Je me sens responsable envers la société et chaque être humain qui la compose, et m’interdis en conséquence de les exploiter en leur offrant de objets mal faits, éphémères – autant dire de la camelote qui coûte cher…. ». Deux expositions qui méritent d’être vues et si vous voulez en savoir plus vous trouverez un article sur mon site : www.art-en-jeu.ch !