Violence

Depuis son premier film Angel réalisé en 1982, sorti en 1983 Neil Jordan associe dans ses films un univers visuel et poétique nocturne, glauque, illuminé par des rencontres humaines d’une complicité merveilleuse, totale. La plus grande partie de ses films a été consacrée à la guerre en Irlande. Avec A vif (The Brave One) le voici à New York, on retrouve la maestria visuelle qui le caractérise en particulier dans le générique du début et à la fin du film. On retrouve aussi les rencontres lumineuses, mais il s’agit par ailleurs d’un thriller dont l’intensité rappelle presque Le silence des agneaux et qui évoque également Taxi Driver. Après une agression qui entraîne la mort de son fiancé et la met 3 semaines dans le coma, Erika se réveille pour devenir elle-même une tueuse justicière, implacable. Cette problématique avait déjà été traitée dans Angel d’ailleurs et l’idée de la traque que rien ne peut arrêter se retrouve dans les films de Jordan. Il me semble que le côté polar et thriller submerge l’univers poétique et polysémique, très doux dans le regard qu'il jette sur les gens, du cinéaste et cette production très violente me laisse perplexe.

Klee et le théatre

Danseur, clown au lit, des masques dessinés, peints et des marionnettes réelles, fascinantes. Près de 200 œuvres ont été réunies au Centre Paul Klee à Berne autour du thème Klee et le théâtre. A voir jusqu’au 6 janvier 2008 et vous en saurez plus en visitant mon site art-en-jeu.ch.

Macbeth. théatre 2.21

Connaissez-vous le théâtre 2.21 à Lausanne ? il se trouve dans le quartier du Vallon tout près du Tunnel. Cette petite salle commence la saison par un grand coup avec Macbeth de Shakespeare mis en scène et traduit par Joëlle Richard avec Michel Voïta et Ariane Moret dans les rôles titres. Un très belle représentation, sobre, resserrée qui fait ressortir les hallucinations, les visions du couple criminel, l'humanité et la richesse de la langue de Shakespeare (comme c'est en Français, il n'est pas désagréable de tout comprendre). Les acteurs sont excellents et c’est un beau moment de théâtre.

Un trek à la pointe du crayon

L'artiste Philippe Fretz s'est lancé dans une performance peu commune. Du 13 au 23 septembre il squatte l'espace d'exposition art en île à Genève et dessine le trajet d'un retour à la maison, dans les Préalpes où il est né. On peut suivre ces péripéties sur un blog.
http://commeunlieu.hautetfort.com

Vagabonder et commenter

Laisser mon esprit vagabonder, me laisser interpeller, puis conserver une trace, faire un commentaire. Evolue-t-on du statut de passant à celui qui rencontre ou qui rend compte ou encore qui se rend compte, qui réalise. Paradoxalement, il me semble que dans un trek qui implique un engagement personnel plus grand, l’effort physique, la relative prise de risque, la nécessité d’assurer le bon déroulement de la marche diminue peut-être la disponibilité, la capacité d’observer, de se laisser interpeller, c'est sans doute emblématique d'autres situations.

bien? pas bien?

J'ai vu le film de Cristian Mungiu (né en 1968) 4 mois, 3 semaines et 2 jours qui a reçu la Palme d’or 2007 . La projection dure 2 heures sans entracte. C’est l’histoire d’un avortement dans la Roumanie de Ceaucescu. Et rien d'autre; le cinéaste respecte une unité de sujet, l'avortement, de temps (moins de 24h.) et de lieu une ville avec 4 sites: une maison d'étudiants, les rues sordides de la ville de jour et de nuit, l'appartement des parents de l'ami de l'une des filles et un hôtel. Sur le moment je ne l'ai pas aimé du tout et j'étais vraiment content de sortir de la salle. Maintenant j'y réfléchis, j'ai recherché des articles et des entretiens sur le net. C'est un film qui table sur un impact maximal des images, avec une reconstitution très soignée et particulièrement glauque des sites filmés. Malgré cette précision dans l'évocation d'un contexte, il aborde une problématique très générale et qui ne se limite pas à la Roumanie en 1987 autour de la question de l'avortement. Au fait, est-ce un film contre l'avortement? peut-être...

Laideur

Laideur. Si l’on parcourt la France d’Est en Ouest ou du Nord au Sud en voiture ; on passe inévitablement par des rocades qui entourent les villes, grandes, moyennes et même parfois assez petites. Ces rocades sont enrichies de zones commerciales et industrielles toujours structurées selon les mêmes plans avec les mêmes prestateurs de service: supermarchés, jardinage, bricolage, mal-bouffe, chaînes hôtelières et sommet du blues ! j’ai même vu un funérarium dans l’un d’elle. Où que l’on soit, elles sont d’une laideur et d’une uniformité absolument stupéfiante ! Partout la même désolation fourmillante, rationnelle, pragmatique à la disposition des routiers de la vie.