vendredi 17 août 2007

Institutions et fondations

Il fut un temps, disons pour simplifier au 19e siècle, où l’on créa des institutions culturelles étroitement liées à la constitution des états, en Suisse, les cantons. L’existence d’un état implique en principe l’existence d’archives et d’une bibliothèque, également de musées. Pour ces derniers et surtout dans le domaine artistique il y a toujours eu une certaine hésitation pour savoir s’ils relevaient d’une initiative de l’état ou du privé. En Suisse allemande en particulier on a souvent préféré laisser l’initiative aux sociétés des beaux-arts qui émanaient d’initiatives privées réunissant artistes et personnes intéressées par l’art. Il y a eu des périodes où l’état devenait plus présent et d’autres où les privés étaient plus actifs. Actuellement on est dans une phase très privée avec la multiplication des fondations. Celles-ci relèvent d’une volonté d’institutionnaliser des activités privées. Elles sont parfois confrontées à la contradiction entre la disparition inévitable de celui qui les a créées et leur a donné une orientation qui reflète une personnalité par définition mortelle et la volonté de perpétuer quelque chose. Ces réflexions sont ravivées par la visite récente de l’exposition de la Fondation Beyeler qui rend hommage au couple de galeristes en associant la collection qu’ils ont constituée à des œuvres qui ont été vendues dans leur galerie. Le résultat est un panorama stupéfiant de l’art moderne.
Vous trouverez un article sur cette exposition sur mon site
http://www.art-en-jeu.ch/
Cette force d’une personnalité et les contradictions qu’elle implique est rendue sensible dans ce cas par l’exposition qui rivalise avec ou même dépasse tout ce qu’un musée pourrait présenter et la présentation à l’étage inférieur d’une collection de photographies d’arbres dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas du même niveau que celle de l’étage principal. Par contre elle exprime l’engagement des Beyeler en faveur de la nature et de la protection des forêts. Elle est intéressante parce qu’elle montre qu’il y a quelque chose du militant dans l’engagement artistique de Beyeler, bien qu’aujourd’hui on soit avant tout impressionné par la célébrité des artistes, leur caractère institutionnel et la valeur astronomique des œuvres réunies.

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